Le boom de la permaculture radicale et ses désillusions

Plébiscité depuis plus d’une dizaine d’années, la permaculture « radicale » est aujourd’hui vue comme la panacée ultime voire même comme une religion. Or dans les faits, nous constatons de nombreux échecs chez nos clients, désemparés face aux promesses affichées et les résultats obtenus.

Regardons ensemble les différents problèmes que l’on rencontre avec cette méthode:

1. Le travail demandé:

Vantée pour son apparente simplicité, consistant en un simple paillage, la permaculture radicale n’exigerait que peu d’effort. Cependant il faut déjà trouver de quoi pailler et cela représente déjà un travail en soi.
De plus le paillage ne préserve pas des mauvaises herbes. Certes dans certains centres de formation, tout est parfait, mais ils ont de la main d’oeuvre, qui plus est gratuite, pour surveiller tout ça.

2. Beaucoup de matière première

L’un des mantras de la permaculture radicale est l’autonomie. Certains affirment qu’avec 1000 m2 il est possible d’en vivre. Certes, mais il faut prendre en compte la quantité de matières végétales fertilisantes à mettre. Vous vous rendez très vite compte que les épluchures de vos légumes consommés et la pelouse ne suffiront pas. Dès lors vous serez contraint de vous fournir à d’autres endroits (agriculteurs, famille, etc), ce qui vous fera consommer du carburant et fera mentir la promesse d’autonomie.

3. Prolifération des nuisibles

Soyons clairs, les paillages sont par essence des « nids » à toutes sortes d’espèces nuisibles. Taupins, mulots, limaces et autres vers, tout ce beau monde aime être recouvert par une doudoune végétale qui les met à l’abris de leurs prédateurs: Les oiseaux!

Se trouvant en parfaite sécurité, ils peuvent tranquillement dévorer vos plants. Certaines personnes désemparées décident en dernier lieu de mettre de l’insecticide pour protéger leur récolte en violant ainsi leurs propres convictions.
On notera ici l’intérêt d’un grattage pour inviter ces individus à s’installer ailleurs.

4. Pour une permaculture « raisonnée »

Mettant en avant des bons principes, comme la protection de la vie du sol et l’interaction entre les espèces, l’application stricte et sans discernement de la permaculture amène à des déconvenues majeures.

Le travail du sol, interdit en permaculture stricte, n’est pas nécessairement synonyme d’extermination de la vie du sol. Le « grattage » ou le passage de la grelinette avec discernement est bénéfique quant à l’oxygénation de la terre et préserve la vie des vers de terre.

Le paillage est bénéfique pour le sol mais les jeunes plants seront en danger face aux nuisibles. Ainsi nous le pratiquons à un autre moment plus opportun.

Conclusion

Méthode de jardinage devenue célèbre en quelques années, elle a percé dans un monde où l’agriculture intensive régnait en maître provoquant l’appauvrissement des sols contré à grand renfort d’engrais chimiques. En cela cette philosophie était vu comme le porte- drapeau d’un mouvement plus profond, celui d’un légitime retour à la nature qui a en elle- même le principe vital pour nous nourrir.

Cependant, cela a parfois était considéré comme un dogme inflexible qui s’applique partout sans réflexion. Ainsi nous vous invitons, non pas à rejeter ce que vous avez reçu de tel ou tel auteur ou youtubeur, mais de discerner jusqu’où les principes de la permaculture sont bénéfiques pour vous et votre famille.